C’est une mini révolution dans l’enseignement supérieur. Le 22 juillet 2015, le gouvernement a publié une circulaire autorisant, dans un cadre juridique bien défini, un étudiant à réaliser une année de césure durant sa scolarité. Si certains s’enthousiasment déjà de cette éventualité, les risques sont réels. Explications.
Qu’est-ce que l’année de césure ?
L’année de césure, également appelée année sabbatique, permet à un élève de suspendre son parcours scolaire pendant une période de 6 mois à 1 an, tout en gardant son statut d’étudiant. Elle permet à tout étudiant volontaire de « vivre une expérience personnelle, professionnelle ou d’engagement en France ou à l’étranger« , précise la circulaire du gouvernement, avant d’ajouter qu’elle « contribue à la maturation des choix d’orientation, au développement personnel et à l’acquisition de compétences nouvelles« . Et François Hollande de préciser lors d’un colloque : « Quand un jeune prend une année sabbatique ou de césure, cela sera considéré comme une suspension de son cycle universitaire, mais en aucune façon comme une rupture« .
Un atout majeur
C’est donc une réelle chance qu’offre le gouvernement aux étudiants désireux de découvrir de nouveaux horizons afin d’enrichir leurs expériences professionnelles. Selon une étude effectuée par le réseau des associations Animafac, ce dispositif attire plus d’un étudiant sur deux âgés de 18 à 24 ans. Ceux-ci opteraient principalement pour deux stages de six mois en entreprise afin d’étoffer leurs savoir-faire et ainsi gagner en crédibilité face aux recruteurs.
D’autres en revanche choisissent un parcours bien plus enrichissant en s’exilant à l’étranger, que ce soit sous forme de stages en entreprise, de séjour ou même de projet humanitaire.
Quelles conditions de validité ?
Cette césure est cependant loin d’être obligatoire et chaque étudiant est libre de choisir ou non cette voie. Mais pour les plus téméraires, des démarches doivent être entreprises. En effet, c’est l’établissement scolaire auquel l’élève est affilié qui donne ou non son autorisation. Chaque école possède son propre calendrier et parcours scolaire, qui peut donc parfois ne pas coller à la demande de l’étudiant.
Quels sont les risques ?
Si cette année semble bénéfique à tout point de vue, il existe cependant quelques pièges qu’il faut prendre le soin d’éviter. Le statut obtenu lors d’une année de césure diffère selon les projets. « Sachant que l’année de césure correspond à une interruption de formation, on peut s’interroger sur la légitimité du maintien des frais d’inscriptions« , s’interroge le Bureau National des Elèves Ingénieurs sur l’Etudiant, avant de préciser de bien « vérifier la façon de procéder de votre école avant de vous lancer. L’impact financier peut modifier votre décision d’effectuer une année de césure.«
Sachez enfin qu’une année de césure ne rime absolument pas avec vacances. Selon les établissements, l’étudiant devra rendre compte de son expérience que ce soit sous forme de rapport, de blog ou encore de soutenance orale. Le retour à la scolarité après quelques mois d’autonomie peut donc s’avérer plus compliqué que prévu.